AZAZGA & L' EPOPEE ARDECHOISE


     La pluspart des renseignements sur la création du centre de Azazga, m'a été communiqué par le professeur Pierre GOURINARD.

      Dans le programme de l’année 1881 figure entr’autres la création d’un centre de 80 feux à Azazga, commune mixte du haut Sébaou (grande kabylie), dans la marge des documents est mentionné pour chaque térritoire si celui-ci est civil ou militaire, et plusieurs cases : noms des territoires à peupler, situation topographique des centres projetés, nombre de feux, lots industriels ou lots de fermes, qualité de la terre, Chemins et routes d’accès, et les renseignements généraux, points d’eaux…                                                                                                                                  

      Ce village est traversé par la nationale Tizi Ouzou-Bougie et est appelé à devenir très important grâce à sa situation géographique et à l’excellence  de ses terres. Sa surface totale est de 7.700 hectares environ qui comprend : Forêts, terres incultes et impropres à la culture, maquis, la surface agricole utile est de 1750 hectares. Ce centre intéresse  la colonisation Ardéchoise, et d’emblée le principe d’un peuplement Ardéchois fut admis. L’idée originelle en revient certainement au préfet d’Alger, qui a été auparavant préfet à Privas, "Joseph Firbach". Dans une lettre au gouverneur général Albert Grévy en date du 27 octobre 1881, Firbach confirme qu’il s’est efforcé dans ce peuplement de regrouper des familles d’un même département ; vous voudrez bien remarquer Mr le Gouverneur Général que sur 54 familles de la métropole admises au peuplement d’Azazga, 36 sont originaires du département de l’Ardèche. Les espoirs du préfet sont contredits par les faits. En effet, le 4 novembre 1882, vingt trois d’entre eux ont fait l’objet d’un arrêté de déchéance pour non résidence sur leurs concessions dans les délais prescrits, parmi eux 13 sont originaires de Saint Remèze, 1 de Bourg Saint Andéol, les autres des cantons de Largentière, les Vans, joyeuse.

     Ceux de Saint Remèze qui sont déchus :  André Victor Brun,  Albert Charmasson,  Baptiste Narcisse Charmasson,  Etienne Charmasson,  Louis Noël Charmasson,  Auguste Eugène Chauliat,  Jean Antoine Chauliat,  Louis Adolphe Dechame,  Sylvain Perbost,  Jean Edouard Rigaud,  Augustin Rodier, Arthur Rousset,  François Sevenier. Celui de Bourg-Saint-Andéol qui est déchu s’appelle Laurent Philippo.

Le patronyme Charmasson est très répandu à Saint Remèze, à cette époque dans ce village une vingtaine de familles portent ce nom, ils sont tous originaires de Châmes et Saint Martin d’Arc (deux hameaux de Vallon Pont d’arc), tout proches de la grotte ornée du pont d’arc.

        François et Auguste Brunel de saint remèze sont inscrits dans ce centre à la place d’autres qui ont renoncé. Tous les dossiers de déchéances sont classés dans les archives d’Aix en Provence sous la côte 7 10 M 225.  Parmi les déchus on note Louis Adolphe Dechame de Saint Remèze qui a obtenu 20 ans plus tard une concession à Horace Vernet (petit village prés de Dellys). Celui-ci a fait souche en Algérie, ses descendants sont restés jusqu’à l’indépendance, sa fille Marie Jeanne Sophie veuve de Antoine Guittard a épousé le 6 décembre 1919 Placide Antoine Amitrano à Morris (diocèse de constantine).


       Par contre deux Saint-Reméziens ont persévéré pour le centre de Azazga et ont obtenu une concession dans ce village, il s’agit de :

     Adrien SOUBEYRAND, né à Saint Remèze en 1835, il est le frère de Jean François déjà installé à Mékla. Adrien obtient une concession de 29 hectares, la mise en possession a lieu le 10 avril 1882 ; il décède peu de temps après et repose dans le cimetière d’Azazga, juste à l’entrée à droite, sur sa pierre tombale on perçoit son nom et prénom, d'autres inscriptions difficiles à déchiffrer et terminer par "c'est parent" au lieu de "ses parents", c'est une époque. Le titre définitif de propriété est remis à sa veuve le 5 janvier 1886. Ils ont sept enfants dont trois décédés en bas âge. Sur sa feuille de renseignements du 8 mai 1881, Adrien a stipulé qu’il posséde des immeubles dans son village d’origine  "Saint-Remèze",  d’une valeur approximative de 3500 francs et des outils de travail, non compris sa maison d’habitation, six hectares de terres d’une valeur approximative de 3000 francs; c’est la règle, lorsqu’un candidat souhaite obtenir une concession, il doit énumérer les membres de sa famille, faire état de son patrimoine, et expliquer sa motivation, afin que son installation et celle de sa famille soit un succès. La feuille de renseignements de chaque futur colon est signée par le maire ou l’adjoint, de leur village d'origine.  Dans un premier temps, Adrien a souhaité être rapproché de son frère, et des cinq colons originaires de Saint Remèze déjà installés à Mékla, village voisin.

        Apparemment les descendants d’Adrien restent en Algérie jusqu’à l’indépendance. Aux Archives du CAOM à Aix en Provence, le dossier d’Adrien Soubeyrand porte le no 2 M 25 b.
La Vve de Adrien S "Marie Félicité Brunel" épouse en 1902  Mr Manfredi, est domiciliée à Bougie rue du 59ème de ligne au no 8.                                              

      Jean Auguste NAPOLEON a lui aussi persévéré pour le centre d’Azazga. Né à Saint Remèze le 1er juillet 1834, 3ème enfant d’une famille de sept, il a obtenu une concession de 37 hectares le 10 avril 1882, titre définitif le 3 juillet 1885. Donc avec son épouse Marie Maucuer et la fille de celle-ci, ils s'installent dans ce village de grande kabylie. On ignore pour l’instant combien de temps cette famille restent en Algérie. Ce patronyme «Napoléon» peut surprendre ; en effet, son père Raymond Roch est né le 18 avril 1808, fils naturel de Jeanne Marie Déchame ; Saint Remèze étant très politisé, c’est peut être une des raisons qui a fait qu’on a appelé du nom de l’empereur les enfants naturels de Jeanne Marie Dechame. Jean Auguste étant veuf, il se remarie à Saint Remèze le 19 novembre 1902 avec Julie Mathilde Bouchon née le 6 mars 1856 à Sainte Cécile (Vaucluse).


        Les autres Ardéchois qui persévèrent pour le centre d’Azazga sont: 

Jean Bealet né le 17 mai 1841 aux Assions et domicilié aux Assions.
Jean François Blachère né en 1825 aux Assions et domicilié aux Assions.
Jean-Jacques Champetier né en 1831 aux Assions et domicilié aux Assions.
Frederic Deschanel né le 17 décembre 1842 aux Assions et domicilié aux Assions.
Eugène Rey né en 1831 à Saint-Genest-de-Bauzon et domicilié aux Assions.
Alexis Roche  né le 12 avril 1827 aux Assions et domicilié aux Assions.
Jean Rouvière né en 1847 à st Pierre le Déchausselat et domicilié aux Assions.
Jean Froment né le 10 avril 1825 aux Assions et domicilié aux Assions.
Louis Deschanel né le 5 février 1832 aux Assions et domicilié aux Assions.
François Roux né le 13 mai 1829 à Rosières et domicilié à Rosières..
Jean Aulagnier né  en 1826 à Arcens et domicilié à Saint Julien du Serre.
Maurice Balazuc né le 9 février 1849 à Sanilhac et domicilié à Bessèges..
Jean Deschanel né le 20 mai 1849 aux Assions et domicilié Lablachère.
Marcellin Deschanel   né le 17 août 1852 à Payzac et domicilié aux Vans.
François Dupuy né en 1835 à Lablachère et domicilié à Lablachère;
Rémi Gévaudan né le 1 octobre 1844 à Joyeuse et domicilié à Joyeuse.
Eugène Prat né le 29 juillet 1833 à Saint Mélany et domicilié à Lablachère.
Urbain Prinsac  né le 5 janvier 1842 à Aubenas. Tous des noms bien Ardéchois.                              

Un certain Deschanel originaire de l’Ardèche, est membre de la commission municipale d’Azazga. 

Un bruit a couru disant que le centre d'Azazga ressemble comme deux gouttes d'eau au village de Saint Remèze, c'est à dire créer à l'identique, cette information est fausse; Ce qui a dû être dit c'est que en grande Kabylie certaines maisons ressemble  à des maisons Ardéchoises, normal puisque construites en partie par des Ardéchois.

3 commentaires:

  1. Bonjour, j'aimerai avoir des information concernant Marcelin Deschanel né le 17 Aout 1852 à Paysac.

    Merci.
    Cordialement R.M.

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  2. j'aimerai avoir des informatios sur Marcelin Deschanel né le 17 aout 1852 à Paysac et domicilié aux Vans, qui parti en Algérie, j'ai besoin de ses information car je suis en train d'écrire un livre sur l'Ardèche, j'ai choisit cet homme car je connait quelqu'un de sa descendance.
    Merci
    Cordialement R.M.

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    1. Je n'en sais pas plus sinon que plusieurs membres de la famille Deschanel se sont installés en Algérie au cours du 19ème siècle. Cordialement. A CH

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Alain Charmasson PONT-SAINT-ESPRIT 30130