TAHER & SA REGION

     Madame Suzette Granger de Nimes m'a beaucoup renseigné sur cette région, elle a mème écrit une plaquette sur l'installation des concessionnaires à Djidjelli et Taher.

      Le village de Taher est situé dans le Constantinois, sur la route de Djidjelli à Constantine, la colonie de Beni Foudha et le centre de Bir Kasdali sont à proximité, ainsi que les centres de Duqesne et Stasbourg.
Son périmètre s’étend jusqu’au bord de la mer.

 
       Vers 1877 quinze familles de propriétaires et agriculteurs de Saint Just d’Ardèche et Saint Martin d’Ardèche s’y installent, ces familles s’appellent : Bondurand, Chabot, Terrasse, Fontanille, Deloly, Meynier, Carmand, etc…

Dans le dossier de quelques unes d'entre elles se trouve une lettre du cardinal de Bernis (marquis de Saint Marcel d'Ardèche), qui les recommande aux autorités chargées d'assurer leur installation; apparemment ces recommandations n'ont pas eu d'effets. On trouve également une lettre où l'on traite les trois récalcitrants de spéculateurs, il s'agit de Bondurand, Deloly et Fontanille.


      La famille BONDURAND de Saint Just est une famille aisée;  lors de leur départ vers l’Algérie, ses membres ne bénéficient d’aucun passages gratuits, le motif étant : «ressources jugées suffisantes ». Laurent François Régis Bondurand, cultivateur  né à Saint Just en 1831, débarque sur le sol Algérien accompagné de son épouse Clarisse Sophie née Reynaud de Saint Remèze, et leurs sept enfants dont la plus âgée a 22 ans et le plus jeune 2ans. Leur projet est de s’installer à Bir Kasdali : en fait, ils vont à Taher comme la plus part des Saint Justois et des Saint Martinois. Cette famille Bondurand et ses descendants ont toujours gardé le contact avec la Basse Ardèche.
 Ils sont  à une époque, les propriétaires les plus importants de Saint Just, surtout après leur alliance avec la famille Morel. Le numéro de leur dossier aux archives d’Aix en Provence est le 10 M 225  Notons au passage que Laurent François Régis Bondurand a déjà obtenu un passage gratuit en 1875 pour voir un lot de terres à Beni Foudha ainsi qu’à Bir Kasdali, il a été évincé de ces 2 colonies proches de Taher. Clarisse Reynaud épouse Bondurand  décède le 24 juillet 1905.

  Les terres du village de Taher sont en général de bonne qualité ; Le centre de Taher est créé en 1878 ; Ce village était déjà peuplé, depuis deux ou trois décennies, par des colons du sud de la France. Très souvent le chef de famille part seul ou avec un ouvrier, sa famille le rejoint plus tard.


      Noël CHABOT et son épouse née Meycelle, famille d’agriculteur de Saint Just d’Ardèche, ont obtenu un acte provisoire de concession à Taher (Constantine) en 1877, Archives 7 10 m 225. Cette famille toujours bien implantée en basse Ardèche, est sûrement très ancienne, une grotte porte ce nom à Aiguèze, « la grotte Chabot ». Dans son dossier est mentionné que Noël a servi sept ans dans les dragons, qu’il n’a jamais habité en Algérie, et qu’il posséde des propriétés à Saint Just et Saint Marcel.
 Cette famille obtient par la suite une concession à Texanna petit village situé dans l’arrière-pays de Djidjelli, à 1000 mètres d’altitude ; puis finalement retourne à Taher où les petits enfants de Noël (le pionnier) s'associent et montent une forge : Firmin Chabot est maréchal ferrant, son frère Raoul spécialisé dans le bois (tonneaux, roues…), ce dernier se rend à Sète pour suivre une formation.


       Augustin Hilaire DELOLY cultivateur, né à Saint Martin d’Ardèche le 5 octobre 1826, neveu de Martin Antoine Deloly cité dans la première vague d’émigration, a subi un rejet en 1877 pour le centre de Beni Foudha; il demande Taher qu'il a certainement obtenu, Archive cote 7 10 m 225. En 1878 il souhaite un passage gratuit pour 100 kg supplémentaire de matériel agricole.
 Augustin décède à Saint Martin d’Ardèche en 1879, son épouse Marie Hélène Mandin est morte depuis deux ans sans doute à Saint Martin elle aussi. On se rend compte, que tous ces colons se déplaçent très souvent entre leur lieu d’origine et leur nouvelle affectation.
 Les époux Deloly-Mandin ont eu quatre fils : 1) Hilaire Augustin né en 1854 à Saint Martin d'Ardèche, a lui aussi fait une demande de concession, il a épousé le 7 mai 1881 à Taher Marie Louise Perrier, ils ont six enfants mais sans descendance. 2) Vincent Laurent. 3) Marius 1858-1879 décédé à Taher. 4) Marcel âgé de 14 ans en 1876 doit aller à la colonie de Beni Foudha avec Bondurand.
 Le 31/11/1877 Hilaire et Marcel Deloly obtiennent une concession à Bou Cherka et partent y résider. Les parents demandent aux autorités un sursis : Le 27/2/1878, leur fils Vincent Laurent 20 ans se meurt de Phtysie. Le 27/10/1881 Deloly Hilaire et Deloly Marcel signent leur engagement, ils sont seuls héritiers de cette famille. Marcel meurt vers 1886, la vie est précaire, c’est difficile de faire des projets à long terme.

      Certaines de ces familles se sont bien adaptées à leur nouvelle vie, et ont coupé les ponts avec la métropole,  c'est le cas de la famille TERRASSE Louis Mathieu ; celui-ci né en 1841 à Saint Just, exerce la profession de cafetier limonadier ; il rejoint la ville Algérienne de Sétif en 1870. Marié en 1872 avec Marie Couderc, ils ont huit enfants, tous nés dans leur maison à Sétif (rue de Constantine).
 Sept d'entre eux font souche dans cette ville ou dans les villages environnants, seul le plus jeune, Charles Auguste quitte Sétif ; en 1919, il fit un premier mariage à Bône puis se rendit à Casablanca (Maroc) où il se remarie en 1925 et réside avec sa famille sur le boulevard de la gare.    
     A Sétif, Louis Mathieu a fait venir son oncle et sa tante, les époux Terrasse et leurs trois enfants, ceux-ci obtiennent  en 1882, une concession dans le petit village de Aïn Sultan, tout prés de Miliana. Un de leur fils, Adrien Baptiste, né en 1854 à Saint Just, meurt à Sétif, il est agé de 38 ans.
Le village de Aïn Sultan est créé en 1854 et érigé en commune en 1870, rattaché au nouveau département d'Orléanville en 1958.
     François Augustin Terrasse cultivateur à Sant Just d’Ardèche demande une concession en 1875 à  El Anasser, commune de la wilaya de Bordj Bou Arreridj. A l’époque c’est une région traditionellement  agricole mais tendait à devenir le pôle industriel et culturel de la région des bibans.


     Joseph Deloly cultivateur à Saint Martin d’Ardèche, a reçu une lettre du préfet en 1878, qui lui indique que le village de Taher est complet, mais sa demande est examinée, la côte du dossier est 7 10 M 225.
     Pierre Casimir Deloly cultivateur à Sain Martin d’Ardèche, a reçu lui aussi une lettre du préfet en 1878, même motif que le précédent, le centre de Taher complet, sa demande examinée, Archive côte 7 10 M 225.
     Simon Deloly cultivateur, Saint Martin d’Ardèche, lettre du préfet en 1878, Taher complet, demande examinée, archive idem que les précédents.
Deloly dit Hervé, idem.
     Le patronyme Deloly est très répandu à cette époque à Saint Julien de Peyrolas et Saint Martin d’Ardèche.

      Florentin Fontanille né à Saint Martin d’Ardèche le 12/5/1852, cultivateur, est évincé de Beni Foudha, il a obtenu une concession à Taher en 1877, il s’y installe avec sa famille composée de cinq personnes : son épouse Zoë Marie Suau, ses deux fils Charles et Frédéric, sa mère Marie Augustine née Deloly ; ils disent aussi qu’ils sont cousins avec Bondurand, ils ont obtenu un passage gratuit, côte du document 7 10 M 225. Il semble, sans en être certain, que cette famille a vendu sa concession quelques années après pour revenir à Saint Martin.

    Jean Jouven cultivateur à Saint Marcel d’Ardèche a demandé en 1878 une concession pour Taher, pas de lot disponible.
Antoine Lucien Marcano cultivateur à Saint Just d’Ardèche, demande en 1875 Bir Kasdali (93). Nous ne savons pas s’il l’a obtenu ?.

     Pierre Meunier né à Saint Montant en 1827, cultivateur à Saint Martin, demande en 1877 une concession à Taher, côte du document 7 10 m 225. Avec sa famille, composée de quatre personnes, ils s’installent à Taher en 1878. Dans son dossier un document dit que la famille Mandin est apparentée avec les familles Bondurand, Fontanille, Deloly, et qu’ils ont été victime du phylloxera.

     Pierre Meysselle cultivateur à Saint Martin, a reçu une lettre du préfet lui certifiant qu’il a obtenu une concession à Taher en 1878, même côte.
Jean Meysselle cultivateur à Saint Martin, a été déchu une première fois, voir son dossier 7 10 M 226. Il a demandé en 1898 le centre de Montcalm qui s’appelle également Oued Zénati.
La France a créé en 1863 la ville actuelle qui s’appellera dorénavant Oued Zénati au bord de l’oued du même nom. Les nouveaux occupants défrichent les terres laissées à l’abandon depuis l’époque des Romains. Les terres de la région sont parsemées de fermes le long de l’oued Zénati.


                   Province de Constantine
















Sur la carte ci-dessus les 3 points indiquent les villes de   Sétif,    Constantine et Djidjelli.


      Simon Pagès né le 22/8/1822 à Bessas, avec son épouse et ses enfants, s'installent à Taher en 1876. Il est douanier en instance de retraite en Algérie, et habite Djidjelli depuis 7 ans.
Jules Challeat né le 25 janvier 1835 à Satillieu, marié et père de deux filles mineures, s'installe à Taher en 1877. Jules Challeat est déjà en Algérie en 1856, il réside au Kroub en 1877 puis à Philippeville. Décédé en 1883.
Louis Philippe Seroul, cultivateur à Saint Just d’Ardèche, est évincé en 1875 de Bir Kasdali (93). 7 10 M 225.

     Thalot Cultivateur à Saint Just d’Ardèche, demande une concession pour le centre de Taher en 1878, le passage gratuit lui est refusé, ses ressources étant assez élevées.

     Simon Alexis Sarrouille, cultivateur à St Martin, avait demandé en 1878 le centre des trois palmiers, 7 10 M 225. Ce centre de population des trois palmiers de la commune mixte de Ténès, est projeté dés 1855, mais créé par arrêté du 10 mai 1878. Ce village prend donc le nom de Chassérieu par décision du gouvernement général du 7 juillet 1913. Cette dénomination est officialisée par décret du 28 décembre 1915, ce centre est érigé en commune par arrêté du 4 décembre 1956 dans le département d’Orléansville. Son nom actuel est Bouzeghaia.

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