EMIGRATION ARDECHOISE EN ALGERIE

      Dans la seconde moitié du XIXème siècle, des milliers d'Européens quittent le vieux continent pour tenter leur chance en Algérie ; parmi eux se trouvent des Français, Espagnols, Italiens et, dans une moindre mesure, des Maltais, Allemands et Suisses.

      Parmi les premiers établis, les véritables colonisateurs sont très peu nombreux ; il s’agit d’officiers ou de magistrats fidèles à Charles X et qui  refusent de prêter serment à Louis-Philippe  ; ils ne bénéficient d’aucune aide de l’état, du moins dans les premières années. D’ailleurs, jusqu’à l’arrivée de Bugeaud au gouvernement général de l’Algérie en 1840, le gouvernement de la Monarchie de juillet est plutôt embarrassé de sa conquête. Certains pensent que l’Algérie se prête parfaitement aux activités commerciales, et donc la mise en valeur du pays est secondaire pour eux.

     Ce point de vue est démenti par les faits, en particulier par la révolte d’Abd-el-Kader, il devient évident que le commerce et la spéculation ne conviennent pas. L’Algérie a plutôt besoin de cultivateurs, en priorité, de maçons et artisans ; il faut occuper ce pays, créer des villages ou des centres structurés, cela ne peut se faire qu’avec des agriculteurs assez expérimentés, des tailleurs de pierre et des maçons.

       De 1840 à 1847, Bugeaud fit prévaloir la thèse d’une colonisation de soldats et de paysans à qui l’état fournirait tous les moyens nécessaires (semences, animaux, outils). La Deuxième République poursuit dans le même sens, mais l’Algérie, dés 1848, devint partie intégrante de la République française ; en conséquence, les provinces d’Alger, Constantine et Oran deviennent trois départements avec un préfet à leur tête et, comme en métropole, chaque département est divisé en arrondissements et en cantons.

      La pacification du pays est loin d’être terminée et, malgré la réorganisation administrative, l’Algérie est toujours soumise au régime militaire ; il en fût ainsi jusqu’au début de la Troisième République. Après les journées de juin 1848, des ouvriers parisiens réduits au chômage sont envoyés en Algérie ; ils croyaient que ce serait leur terre promise. Pour la plus part ce fût un échec dû à leur méconnaissance de l’agriculture ; à la suite de cet échec le gouvernement a mis en place une meilleure organisation de la colonisation.

      La colonisation de l'Algérie intéresse particulièrement le département de l'Ardèche qui a fourni un important contingent de départs, ceux-ci s'échelonnent sur une longue période (1836-1929).
 Entre 1870 et 1900, Des centaines de familles Ardéchoises sont partis en Algérie, certaines  sont revenus, ne pouvant s'adapter. Les deux-tiers de ces colons proviennent des cantons des Vans, Largentière, Joyeuse; les autres, des cantons de Vallon Pont d'Arc, Villeneuve de Berg et Bourg Saint Andéol, très peu de la haute Ardèche.

Quelques dates : 1836 premières attributions de terres aux colons.
En 1848 le peuplement officiel de l'Algérie a démarré avec la création de 42 colonies agricoles.
De 1850 à 1870 création de 200 villages ou groupes d'habitation.
De 1871 à 1900 création de 370 villages ou groupes d'habitation.
De 1900 à 1928 création de 280 villages ou groupes d'habitation.

La colonisation officielle se termine en 1928, avec la création du dernier centre qui s'appellera "Gaston Doumergue". Ce centre créé en 1929 est situé dans l'Oranais, région d'Aïn Témouchent.

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