LA CHAPELLE SAINT-MARTIN DE CHAMES



   

L’article ci-dessous a été écrit le 6 septembre 2005, par Paulette ELDIN présidente de l'A.C.M.E (dont la maman était née CHARMASSON). C'était, lors d'une cérémonie, bien avant la restauration de la chapelle SAINT-MARTIN DE CHAMES et de la montée vers le Cimetière.

Ci-contre, photo de l'intèrieur de la chapelle Saint Martin de Châmes aprés
sa restauration. Châmes et Saint Martin d'Arc étaient 2 petits hameaux de la commune de Vallon Pont d'Arc (07).

Faute de documents concernant la chapelle Saint-Martin de Châmes, nous situons sa construction au regard de           l’histoire de Saint-Martin d’Arc. Cette dernière était une paroisse médiévale du XIVème siècle et formait avec Châmes une communauté. (Registre d’estimes. Au XVème siècle Châmes est dans le temporel de Viviers).

Martin Charmasson de Saint Remèze (1781-1859) nous signale le passage de Louis XIII le 5 juin 1629 à Lagorce et à Vallon, date à laquelle il reçoit les soumissions du Fort Pont d'Arc et de la Tour de Salavas. A l’époque les guerres de religions, le passage sur le Pont-d’Arc, son fort, son église, quelques maisons, auraient constitué une place forte importante que se disputaient Catholiques et Protestants. En décembre 1627, le compte de Saint Remèze : Antoine du Roure Seigneur de Saint-Bres dans le Gard, propriétaire des lieux, mécontent du comportement de sa garnison et craignant que les protestants s’y installent, aurait donné l’ordre : « faire abattre et démolir de fond en comble la dite église ». Tous ces troubles étaient peu propices au recueillement et aux prières, la communauté porta tout naturellement son choix sur un site moins stratégique. Ainsi aurait été décidé la construction d’une nouvelle église à Châmes et ceci avant la destruction définitive de Saint Martin d'Arc.

En 1609 officiait en l’église de Châmes le prieur Louis Masclary successeur de feu Antoine Armand ; Lui succédèrent François Madier (curé 1698-1710), JL Borelly (1710-1714), résignataire  de Louis Gladel curé de Saint Remèze. En effet en 1721 la paroisse de Châmes fut réunie à Saint Remèze jusqu’en 1772.  A nouveau un curé en titre officiait à Châmes, André Tinel (1772-1774), Jean Antoine Debroas (curé prieur 1775-1785) et Jean Deguilhem (curé commis 1774).
La communauté de Châmes dépendait de l’archiprêtré de Sampzon comme Saint Remèze, alors que Vallon dépendait de l’archiprêtré de Viviers.
Pendant les temps troublés de la révolution, Châmes et Saint Martin d'Arc auraient constitué deux communes éphémères. Saint Martin d'Arc aurait disparu avant 1801, quant à Châmes elle a été réunie à Vallon Pont d'Arc par ordonnance royale de Charles X le 23 septembre 1825.
Au concordat de 1801, la paroisse fut annexée à Saint Remèze (07) et ceci jusqu’en 19 ??, malgré les pétitions faites par les curés Mathon en 1903 et André 1952.
Aujourd’hui la Chapelle de Châmes dépend de la paroisse de Vallon Pont d'Arc.

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L’accès de Vallon au hameau de Châmes s’effectuait en 1825 par un sentier muletier. Malgré les souhaits des uns et des autres, il faudra attendre plus de 60 ans, jusqu’au 26 avril 1887 –date de l’inauguration- pour emprunter une route, empierrée, utilisable par les cabriolets, les charrettes et les vélocipèdes.
De ce jour, les vallonnais et les autres purent découvrir aisément, la beauté grandiose du Pont d'Arc, les ombrages et la rivière poissonneuse, les falaises aux couleurs changeantes, flamboyantes au coucher du soleil. Beaucoup d’entre eux purent constater avec leurs papilles, que la renommée de l’auberge de la Rouvière n’était pas usurpée.
Le papé Tourre régalait ses hôtes, de ses écrevisses péchées dans le ruisseau du Tiourre, de ses truites sauvages de l’Ardèche capturées dans les filets, de gibier en saison, le tout arrosé de bon vin. Après ces repas gargantuesques, une promenade incontournable s’imposait : Châmes et sa Chapelle.
Tous les Vallonnais, tous, empruntèrent cette route du bout du monde, pour aller visiter Saint Martin de Châmes.
A l’époque un recueil d’intentions était à la disposition de chaque visiteur. Monsieur le curé le renouvelait plusieurs fois par an. Que de peines, de vœux, que de remerciements Saint Martin n’a-t-il été le confident ? Deux guerres 1914-1918 et 1939-1945 sont passées par là, combien de souffrances, d’espoirs, de joies, de retrouvailles n’a-t-il partagé avec nos parents, nos grands parents ? Croyants ou non croyants, pas un d’entre eux n’a un jour dans sa vie poussé la porte de la chapelle. Saint Martin de Châmes fait partie intégrante de notre patrimoine, il appartient à l’histoire de nos ascendants. Ses murs ont été le témoin d’une histoire qui nous touche de prés : notre histoire.
Les inconditionnels de Châmes, dans le passé comme dans le présent, ont baptisé, marié, leurs enfants et enterré leurs parents sous la protection de Saint Martin.
Les Vallonnais ne furent pas les seuls bénéficiaires de la nouvelle route, car déjà se profilaient les premiers touristes, aux volants des premières voitures sur une route enfin goudronnée vers 1930.

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Quelques décennies après la dernière guerre, bénéficiant des congés payés, de la vulgarisation de l’automobile, du prolongement de la route des Gorges de l’Ardèche, les Ardéchois assistent incrédules, médusés, à l’arrivée massive et joyeuse de nos compatriotes et plus tard de nos voisins de l’hexagone. Ces nouveaux  vacanciers découvrent à leur tour les Gorges de l’Ardèche, s’enivrent de paysages si différents de leurs régions ou pays respectifs. La rivière se pare de centaines d’embarcations colorées. Les rires supplantent les chants d’oiseaux. Effarouchés, certains préfèrent abandonner les lieux à cette faune bruyante et bariolée. Les campings fleurissent sur les berges de l’Ardèche et Saint Martin de Châmes retrouve de nouveaux visiteurs. Certains d’entre eux se hâtent vers la chapelle le samedi soir, quelquefois le dimanche, lorsque retentit la cloche annonçant la messe qu’officiait le père Dufesse. Les ouailles ne sont plus chapeautées, mais chaussées de baskets, vêtus de bermudas, de shorts, de robes légères. Occasionnellement des groupes de scouts assurent les prières de leurs chants, accompagnés par une guitare.
Hélas, les plus belles choses ont une fin, surtout quand on en prend soin.
Cette chapelle, vieille de plusieurs siècles, qui a été le centre d’une communauté chrétienne, puis, avec l’ouverture de la route des gorges, est devenue la promenade incontournable des vallonnais dés les premiers beaux jours, une ballade traditionnelle pour les touristes, un rendez-vous dominical pour les campeurs. Cette petite chapelle aujourd’hui tombe dans l’oubli, se dégrade, rongée par l’humidité. Le toit a perdu des tuiles, l’eau de ruissellement des pluies rentre directement par la porte et les murs sont rongés, boursouflés par le salpêtre, même les fondations auraient besoin d’être assainies, ainsi que les vitraux restaurés pour une meilleure aération.
Cette chapelle, aujourd’hui tombe dans l’oubli alors qu’autour d’elle, s’agitent des milliers de touristes qui ne la voit plus, et pour cause, ils sont très occupés par les plaisirs de la rivière, cela se conçoit ; mais c’est un peu réducteur non ? Notre région n’a-t-elle pas un plus à leur offrir ? Si nous n’y prenons garde, leur recherche inconsciente d’authenticité les poussera ailleurs, si ce mouvement n’est pas hélas déjà amorcé ! L’histoire du Vivarais est très riche, restaurons notre patrimoine, conservons la mémoire de nos ancêtres pour qu’ils vivent à jamais, ainsi nous tresserons la corde que nous tendons à nos enfants qui prendront le relais pour nos petits enfants, sachant toute fois que :
              « Lo sanc tira mai que lei cordas »   - Le sang tire plus que les cordes-
Telle est la devise de l’Association des Charmasson du monde entier, A.C.M.E.- qui pour notre plus grand bonheur est née un certain 21 mai 2000, suite à un pari fou, fait par notre cousin Alain Charmasson de Pont Saint Esprit, passionné de généalogie. Il a réussi l’exploit, de réunir sur le site du Pont d'Arc, berceau de nos origines, prés de 500 Charmasson, venus des quatre coins de France et même des USA. Etreints par une émotion immense, nous avons fait le vœu de perpétuer ces retrouvailles au travers de l’A.C.M.E. Nos buts sont enrichir nos arbres généalogiques et œuvrer à la restauration des lieux où nos ancêtres ont vécu : la Chapelle et le cimetière de Châmes.
Nous les Charmasson sommes doublement impliqués dans ces projets, sachant avec certitude que nos branches se sont tissées dans ce lieu saint par des mariages consentis ou pas. De combien d’amours contrariés ou d’amours passionnés Saint Martin n’a-t-il était le confident ? Tous nos ancêtres bien avant la montée du protestantisme sont venus prier dans ces lieux. La religion tenant une place importante dans la vie laborieuse de ces paysans.
Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions que cette bâtisse soit à la fois un sanctuaire de recueillement tant les murs suintent l’émotion, c’est sa fonction première, mais aussi un sanctuaire ouvert sur toutes les expressions de la vie, de l’art : expositions de peinture, concerts de musique par exemple.
Nous souhaiterions avec vous tous, j’en suis sûr, permettre à ces pèlerins modernes de découvrir de bien belles choses dans un superbe écrin, de retrouver une atmosphère sereine propice au bonheur intèrieur, en bref, leur proposer, leur procurer une pause bienfaitrice au cœur du tumulte de l’été. Notre petite association se constitue une cagnotte pour apporter sa contribution, une touche finale aux travaux que vous voudrez bien entreprendre. Ce sont nos vœux les plus chers. Seul nous ne pouvons rien faire. Ensemble, avec notre commune, notre département, notre région, l’état représenté par M. Guillaume et l’appui d’associations amies et de mécènes nous pouvons préserver notre bien à tous, notre patrimoine.


Les ouvrages consultés.

Voyage le long de la rivière Ardèche. Albin MAZON
Vallon Pont d’Arc  à la fin du moyen àge. Robert VALLADIER-CHANTE
Au bord de l’Ardèche, Saint Remèze. Martin CHARMASSON

Les amis de l’histoire de la région de Vallon Pont d’Arc
A propos de Châmes. André CHARVIN
Le Pont d’Arc. Pierre ROUDIL

Ont collaboré à la recherche d’archives
Yvonne AUGNACS. Mme COMTE. Publication « Cévennes terre de lumière ».
Jean COMBALUZIER « Archives départementales à Privas ».

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Alain Charmasson PONT-SAINT-ESPRIT 30130